Pour les désordres gastro-intestinaux ou les infections bronchiques, les immunités défaillantes comme les problèmes ORL, le thym est un antibiotique naturel et le compagnon idéal de l’hiver. Utilisé frais ou sec dans l’alimentation comme en tisane, ou bien sous forme d’huile essentielle pour son caractère antiseptique, ce condiment utilisé depuis l’Antiquité démontre chaque jour son incroyable polyvalence.
Originaire du bassin méditerranéen, le thym affectionne les sols secs, rocailleux et bien drainés. La chaleur ne lui fait pas peur : il peut résister à des températures très élevées. Son emploi remonte au moins à l’Antiquité. Les Égyptiens s’en servaient dans leurs rituels de momification, autant pour ses pouvoirs de conservation que pour la protection qu’ils en espéraient dans l’au-delà en faveur du défunt. Les Grecs aussi lui prêtaient ce pouvoir de protection contre les mauvais esprits et faisaient brûler du thym sur leurs lieux de culte. Dans la Rome antique, c’était la notion de courage que véhiculait essentiellement le thym, pour les soldats de l’armée de Rome comme pour les gladiateurs des jeux du cirque. Les Romains en faisaient également brûler couramment dans leur maison.
Plus tard, notamment à l’époque des grandes épidémies du Moyen Âge, le thym était porté sur soi pour se prémunir de la maladie. On l’a beaucoup utilisé aussi pour protéger les marchandises sur les bateaux ou dans les magasins, contre les rats, les vers, les insectes et le pourrissement. Il venait également en renfort du sel ou du citron dans la conservation des denrées alimentaires, en particulier la viande, avant de devenir un condiment incontournable dans la cuisine provençale.
Un désinfectant reconnu. Comme souvent avec les simples, la science officielle n’a pas (ou peu) daigné conduire de recherche spécifique sur les vertus du thym, mais la pratique historique dans de nombreux pays et les savoirs convergents de nombreux experts ont conduit à reconnaître certains de ses usages médicinaux traditionnels.
Cuisinez aux antioxydants
On entend souvent parler des bienfaits des épices, notamment pour leurs vertus antioxydantes. C’est aussi le cas des fines herbes, et du thym en particulier. Les antioxydants sont ces composés qui neutralisent les radicaux libres, molécules instables et très réactives que la science rend responsables de la plupart des maladies dues au vieillissement, cancers et cardiopathies en tête. Les évaluations ont permis de constater que certaines fines herbes comme le thym, mais aussi le romarin, ont un pouvoir antioxydant supérieur à la plupart des fruits et légumes.
Évidemment, l’idéal est de pouvoir en disposer sous sa forme fraîche. Hélas, ce privilège est réservé aux régions du sud, et pour aller le cueillir, encore faut-il accepter de courir la garrigue, et tôt le matin afin de profiter de la teneur maximale en huile essentielle. À moins d’en avoir quelques pieds dans l’allée devant sa maison… Sinon, on trouve le thym séché partout, entier ou en poudre. Il accompagne merveilleusement les œufs brouillés et les omelettes, les pommes de terre, les poêlées de légumes, mais aussi les marinades, qu’il protège de surcroît grâce à son pouvoir bactéricide.
Le thym pour la digestion et les voies respiratoires
Sans être une panacée, le thym a néanmoins de nombreuses applications, dont certaines assez puissantes. Autrefois utilisé aussi bien contre le hoquet que les morsures de serpent, il est principalement reconnu pour deux spectres d’action majeurs : ses vertus digestives et son rôle d’antiseptique et d’antibiotique naturel. Pour en profiter, rien de plus simple : une bonne tisane (2 cuillères à café de thym pour une tasse, à faire infuser cinq minutes), agrémentée du jus d’un demi-citron et de miel de thym !
Sur le plan digestif, le thym excelle à « remettre de l’ordre » dans les dérangements gastro-intestinaux, notamment grâce à ses principes amers. Antispasmodique, il calme et rééquilibre rapidement le système nerveux entérique, et traite efficacement les digestions lentes, les ballonnements, les éructations et autres flatulences. Une infusion de thym stimulera la vésicule paresseuse et aidera à désengorger le foie. Ses vertus antifongiques et antimicrobiennes permettent aussi de garder sous contrôle les mauvais éléments de la flore intestinale, y compris le tristement célèbre Helicobacter Pylori, souvent responsables d’ulcères de l’estomac.
Ces mêmes vertus en font un très bon agent assainissant de la sphère ORL et des bronches. A prendre d’urgence en cas de laryngite, rhinite, sinusite, bronchite, toux… Le thym est souvent aussi d’un grand secours pour les asthmatiques, chez qui il aide à dégager les voies respiratoires et à calmer les quintes de toux. Dans ces cas de figure, quelques fois urgents, avoir un sirop de thym sous la main est plus pratique que de devoir faire une tisane. Et si vous le faisiez vous-même ?
La marche à suivre est un peu différente selon que vous disposiez de thym frais ou seulement de thym séché. Avec le thym frais, utilisez un bocal type « Le Parfait » ; faites une première couche de thym frais sur le fond (2 ou 3 brins devraient faire l’affaire), recouvrez d’une couche de sucre brut, faites un deuxième étage de brins de thym, recouvert à nouveau de sucre brut. Fermez hermétiquement et laissez tel quel 48 heures. Puis ajoutez de l’eau jusqu’à mi-hauteur de vos couches et passez au bain-marie pendant une bonne heure. Si nécessaire, évaporez par frémissement jusqu’à la consistance désirée. Filtrez et embouteillez. Avec du thym séché, il suffit de faire frémir de l’eau, d’y plonger le thym et le laisser macérer pendant 24 heures, puis de compléter ensuite avec du miel (de thym !) jusqu’à la consistance désirée. On peut ajouter dans les deux cas un ou deux jus de citron
.Le thym est aussi l’une de ces plantes qui a su s’adapter à des milieux particulièrement hostiles en termes de sécheresse et de chaleur, sans perdre sa vigueur. Et c’est justement ce caractère vigoureux, teinté de courage, que le thym transmet à qui le consomme. Riche en flavonoïdes et en huiles essentielles, le thym dynamise le corps tout entier, du système digestif aux muscles, en passant par le système immunitaire.
Un substitut aux produits ménagers chimiques
L’HE de thym est efficace contre les staphylocoques, les streptocoques, Escherichia coli, les listeria… Ce sont donc toutes les surfaces de la maison qui ont besoin d’être désinfectées, et que vous pourrez laver de cette façon : plan de travail en cuisine, tiroirs et placards, salle de bain et même frigo. Le linge aussi s’en accommode très bien, surtout si vous faites déjà votre lessive vous-mêmes. À renforcer pour un spectre encore plus complet avec de l’HE de tea tree et de l’HE de citron. Diluez 5 gouttes de chaque dans 500 ml d’eau tiède, et à vos chiffons micro-fibres !
Il y aurait encore tant à dire…
Pour être complet sur le thym, il faudrait lui consacrer davantage que ces quelques lignes. Aussi, vous voudrez bien me pardonner s’il manque des applications, des vertus ou des anecdotes que vous connaissez ou dont vous avez fait l’expérience. L’objet de cet article était avant tout de rappeler le thym au bon souvenir de tout le monde, pour le cas où sa banalisation aurait fait un peu oublier ses trésors…
Comment utiliser le thym
En usage interne : Contre la grippe, laisser infuser pendant 10 mn, 20 g de sommités fleuries séchées dans 1 litre d’eau bouillante. Prendre 3 tasses par jour. Contre les rhumes de cerveau et les sinusites, faire infuser une petite branche
En usage externe : Pour nettoyer une plaie, préparer cette décoction et appliquer sur la lésion : faire infuser 20 g de plante dans un litre d’eau bouillante pendant 15 mn. Contre les rhumatismes, faire chauffer du thym frais dans une poêle et insérer entre deux linges que vous poserez sur l’endroit douloureux… etc…etc..!
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