Les euphorbes, nom féminin, sont des plantes vivaces graphiques au feuillage disposé de manière très régulière autour et au long de ses tige, qui sont dressées à étalées pour les formes couvre-sol. Attractive, leur floraison est souvent précoce, entre la fin d’hiver et le printemps, souvent d’un jaune vif ou orangée. Elle contraste avec le feuillage souvent bleuté, parfois vert à bronze, rarement panaché, qui est généralement persistant ou alors coloré en automne lorsqu’il est caduque, ce qui est plus rare. Cette plante nectarifère nourrit beaucoup d’hyménoptères et de diptères et favorise la biodiversité.
La plupart des espèces résistent bien au sec et demandent peu d’entretien. On peut l’utiliser comme plante pionnières pour coloniser les talus ou les espaces naturels du jardin. Vous pouvez les planter en jardin de gravier, rocaille, bordure, avant de massif ou en pot sur une terrasse ou un balcon.
Euphorbia, genre nommé par Carl von Linné en 1753, vient d’Euphorbus, médecin grec du roi Juba II de l’ancien royaume amazigh (berbère) de Maurétanie. Il existe environ 2000 espèces d’euphorbes, certaines tropicales (même des cactus ou l’étoile de noël) sont très différentes des euphorbes européennes. Leur principal point commun est la production de latex, sève liquide blanche qui apparaît à la cassure, lors de la taille ou d’une blessure de la plante.
Nous nous intéresserons ici aux seules espèces d’euphorbes rustiques, que nous pouvons cultiver dans nos jardins en France. Leurs silhouettes graphiques et les coloris jaune chartreux, orange, dorés, pourpres ou argentés fournissent une présence inégalable en début de saison lorsqu’elles sont mêlées à la pierre, aux arbustes ou autres vivaces.
Des variétés « coup de cœur »
Une touffe de candélabres, Euphorbia characias
Sous-arbrisseau aux tiges dressées jusqu’à 1,20 m, cette euphorbe gris-bleuté se rencontre fréquemment à l’état sauvage sur le pourtour méditerranéen. L’extrémité de chaque tige émet un manchon fleuri vert acidulé de 13 cm de long, marqués de nectaires en demi-lune noirâtres, au moment où les parterres de narcisses battent leur plein. La scène se prolonge jusqu’en mai mais les fruits restent décoratifs encore plusieurs mois. La sous-espèce wulfenii, un peu plus vigoureuse, ne présente pas de nectaires noirâtres et ses inflorescences dorées évoquent les coupoles d’un monastère.
- Plantez-les en plein soleil dans un endroit dégagé afin qu’elles puissent s’exprimer librement car la touffe reste imposante tout au long de l’année. Elle résiste à –12°C.
Une coloration indéfinissable, Euphorbia dulcis ‘Chameleon’
Elle forme une touffe de 30 à 50 cm de haut sur 50 cm de diamètre. Les feuilles, d’une étonnante couleur chocolat au printemps, virent au violet vif en automne de même que les inflorescences, jaune verdâtre marquées de brun pourpre au départ.
Idéale en rocaille, Euphorbia myrsinites
Ces rameaux couchés, munis d’écailles imbriquées s’insinuant dans les anfractuosités de la roche, lui donnent un aspect reptilien incontestable ! Cette petit euphorbe dite « de Corse » peuple en réalité tout le sud de l’Europe jusqu’en Asie Centrale. Des inflorescences vert-jaune luisant apparaissent en extrémité de pousses en avril-mai.
- Elle apprécie les situations sèches, ensoleillées et chaudes comme une rocaille, un muret ou une terrasse et un sol pauvre. Elle peut résister jusqu’à –25°C.
Une couleur de feu, Euphorbia griffithii ‘Fire Glow’
Cette euphorbe himalayenne est certainement devenue la plus populaire avec ses bractées orange vif qui jouent les prolongations jusqu’au milieu de l’été. La touffe s’élève à 90 cm et la souche émet des rhizomes vigoureux. Les feuilles glauques marquées d’une nervure centrale orange vif prennent une jolie teinte rouge et or à l’automne. Les petites fleurs jaune pur surgissent entourées de bractées vermillon à partir du mois de mai. ‘Dixter’ est un cultivar à tiges rouges.
- Elle se contente d’un sol ordinaire mais gagne à bénéficier d’une terre riche et fraîche. Elle tolère le soleil comme la mi-ombre et résiste à –20°C.
Euphorbia amygdaloides ‘Purpurea’
Ce cultivar possède un feuillage pourpre très sombre qui forme un contraste détonant avec ses inflorescences vert vif, de mars à mai. Associez-le à des floraisons claires comme un tapis blanc d’anémones des bois (Anemona nemorosa). Il est un peu moins vigoureux que la variété robbiae.
- Cette euphorbe pousse dans tout sol ordinaire même sec et calcaire, au soleil ou à mi-ombre. Elle résiste à –15°C.
Euphorbia polychroma
Cette petite vivace européenne de 40 cm de haut est cultivée pour sa silhouette en coussin d’un vert profond, constellée de bractées régulières jaune chrome. Les pousses qui succèdent à la floraison en avril-mai finissent par recouvrir totalement les bractées.
- Très rustique (-20°C), elle supporte les sols secs et calcaires.
Euphorbia amygdaloides
Sa souche qui drageonne lui permet de coloniser un talus ou de fleurir un sous-bois sans difficulté d’autant que cette euphorbe n’exige pas le plein soleil. Elle occupe une grande partie de l’Europe et de l’Asie Mineure. Sa touffe de 60 cm en tous sens est munie de feuilles coriaces ovales. La floraison en fine dentelle dorée s’annonce en avril-mai.
- Elle préfère un sol riche et une situation mi-ombragée. Elle peut résister jusqu’à –15°C.
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