l’herbe à Robert


Cet article est paru dans le magazine Plantes & Santé


Le géranium herbe à Robert (Géranium robertianum) est très peu usité de nos jours.

Ce n’est certes pas une plante très polyvalente comme une mélisse ou une matricaire. Au jardin, elle n’est pas flamboyante comme une échinacée ou une grande aunée.

Mais elle a tout de même plus d’un tour dans son sac. Voici pourquoi il est bon d’en avoir quelques pieds au jardin.


Calmer l’inflammation

Pour apprécier l’utilité de l’herbe à Robert il faut bien comprendre le concept d’astringence.

Vous entendrez souvent ce terme dans le monde des plantes. Mais cela nous dit quoi exactement sur ses propriétés?

L’astringence permet le phénomène de tannage. On tanne un cuir afin de rendre sa surface résistante et imperméable. Nous pouvons faire la même chose sur nos muqueuses lorsqu’elles sont enflammées et boursouflées.

Les tanins des plantes vont s’associer à nos muqueuses afin de former une couche protectrice et de resserrer ces tissus suintants. Ceci va tout simplement calmer le feu, du moins temporairement.

L’herbe à Robert est très astringente, et si elle ne fait pas grand-chose d’autre, elle le fait bien !

On va donc l’utiliser:

  • En bain de bouche pour des gencives enflammées;
  • En gargarisme pour une angine;
  • En infusion pour une inflammation intestinale avec diarrhée mal maîtrisée, ou lorsqu’il y a des petits saignements digestifs (consultez aussi votre médecin bien évidemment);
  • En infusion appliquée en compresse ou en bain de siège pour des problèmes d’hémorroïdes.
  • Utilisez l’infusion en externe pour nettoyer une plaie et maîtriser les saignements.

C’est une plante importante à connaître pour les randonneurs et les campeurs. En effet, en sortie nature, nous ne sommes pas à l’abri d’une crise de diarrhée ou d’une plaie qui a du mal à guérir. L’herbe à Robert peut alors se révéler d’une grande utilité.


Au jardin

Vous avez deux manières d’introduire cette petite annuelle au jardin.

La première, assez simple prélever dans la nature cette plante sauvage… vers la mi-mars, trouvez un endroits ombragés près de chez vous où elle a trouvée sa place, et replantez au jardin…

La seconde manière, si vous ne savez pas la reconnaître dans la nature, est de la démarrer de graines. A la sortie de l’hiver (fin février/début mars), à un moment où les nuits sont encore relativement fraîches, placez les graines dans un pot, recouvrez-les à peine de terreau et placez le pot dans un endroit frais et ombragé.

Gardez humide jusqu’à germination. La plante germe relativement rapidement. Travaillez les plantules en godet afin de les renforcer avant de les mettre en pleine terre.

Peu de soleil

Il leur faut de l’ombre et de l’humidité. Je les place donc à un endroit recevant un peu de soleil le matin et de l’ombre l’après-midi.

Il m’a fallu quelques années pour arriver à comprendre leurs besoins. La réponse était en fait juste en face de moi, mais je n’avais pas pris le temps d’observer la nature. Chez moi elles poussent aux pieds de chênes blancs dans une couche épaisse de feuilles mortes.

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