Chers amis des plantes,
Ça y est, l’automne, bien installé, file en pente douce. Entre lumière et ombre, chaleur et froid, expansion et repos… En cette saison de transition,l’homme, comme la nature, ralentit le rythme en prévision des rigueurs à venir. Et vous ressentez peut-être, après le stress de la rentrée, l’envie de vous délester d’un trop-plein, de lâcher prise, de faire place nette. Période d’énergie descendante, l’automne constitue en médecine naturelle le moment idéal pour vous lancer dans une cure détox… Mais pas n’importe laquelle ! Contrairement au printemps, autre saison propice au nettoyage du corps, l’automne invite à la douceur et au calme. Pas de jeûne strict ni de bouleversement nutritionnel d’ampleur, mais des adaptations alimentaires : moins de viandes et de laitages, plus de légumes et de fruits de saison (fenouil, brocoli, céleri, carotte, épinard, endive, pomme, raisin, figue) sous forme de soupes, de jus, de compotes et des monodiètes courtes, un à deux soirs par semaine. Et toujours en écoutant vos besoins, sans vous brusquer, pratiquer une activité physique régulière adaptée à votre rythme, vous exposer le plus possible à la lumière matinale pour profiter de ses bienfaits sur l’humeur, sans oublier de vous coucher plus tôt pour faire le plein de sommeil…
Bien sûr, les plantes sont vos alliées de choix pendant cette cure bienveillante. pourquoi ne pas découvrir une inconnue qui prolifère peut-être dans votre jardin, cachant sous ses airs de mauvaise herbe de précieuses vertus dépuratives… Grande oubliée des ouvrages de phytothérapie, cousine du cresson, la grande passerage (Lepidium latifolium), qui fut utilisée comme antirabique, figurait pourtant sur la liste des simples à planter dans les monastères établie sous Charlemagne ! C’est logiquement par des moines qu’elle fut redécouverte dans les années 1950, à l’abbaye Notre-Dame de Maylis, dans les Landes.Ses occupants promeuvent encore aujourd’hui la modeste plante « miraculeuse » rebaptisée Maylis. Drainante, détoxifiante, correctrice d’acidité, cette « grande passe-toxines » a tout pour vous accompagner dans un réconfortant nettoyage de saison…
Tout débute en 1952, lorsqu’un vieillard vint frapper à la porte de l’abbaye Notre-Dame de Maylis, dans les Landes, pour demander, sous l’œil ébahi du Père Emmanuel, l’autorisation de ramasser une plante commune et plutôt envahissante de leur jardin. Avant de partir, il lui confia : « Dans votre enclos, il y a une fortune. » Dès lors, la communauté des Bénédictins se mit à considérer différemment la plante vivace qui envahissait leur champ : le Lepidium latifolium. Quelques années plus tard, un ami vint trouver le Père Emmanuel, lui priant de faire quelque chose contre les coliques néphrétiques qui le tordaient de douleur. Le père Emmanuel, décédé depuis, raconte la suite dans une vidéo : « Je me suis dit : “Et si j’essayais cette fameuse plante ?” Je lui préparai alors une décoction, et, deux jours après, il était debout, le rein débloqué. Depuis ce jour, je crois en deux choses : en Dieu bien sûr, et en la plante de Maylis ! » C’est ainsi que renaît l’histoire de cette crucifère, reléguée au rang d’envahissante, alors qu’elle avait longtemps été utilisée pour ses vertus médicinales. À partir de 1959, la communauté des moines de Maylis libéra la plante des ronces et des épines avec lesquelles elle évoluait jusqu’à présent dans leur jardin. Ils se mirent à cultiver, récolter, puis vendre pour ses vertus détoxifiantes la « plante de Maylis ».
Une petite cure
Sous forme de cure drainante de dix-huit jours, les moines de l’abbaye de Maylis recommandent de la consommer aux changements de saison, pour stimuler les fonctions rénale, hépato-biliaire et cutanée et éliminer les déchets cristaux et colloïdaux. Vous la préparerez en tisane, en mettant chaque matin une cuillère à soupe de plante de Maylis dans un bon litre d’eau, que vous boirez toute la journée. Depuis 2016, les moines de Maylis proposent aussi la plante sous forme de gélules à prendre chaque matin. « Mais attention, prévient le Frère Joseph, n’oubliez pas de boire beaucoup d’eau ! C’est la première alliée de notre plante et une composante essentielle de la cure ! »Dans les Landes, les premiers consommateurs de tisane de plante de Maylis sont les moines eux-mêmes : comme elle favorise l’élimination de l’acide urique, « c’est bien pour éviter les courbatures quand on a travaillé dur », assure le Frère Joseph.
Passez un automne tendre et revitalisant.
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